Nous partons dans exactement… 10 jours
Wahoo…
Le stress monte, et malgré les vacances, les questions se multiplient, les inquiétudes se bousculent, les nuits sont perturbées.
Alors on cherche l’apaisement, et on le trouve !
C’est pourquoi, pour ces derniers jours en France, je vous propose de partager les quelques textes, poèmes et prières qui nous apportent réponses et réconfort.
Et pour commencer, un poème trouvé il y a quelques jours, dans de vieux documents dans notre maison de campagne, un manuscrit « original » écrit par la main adolescente de… mon grand-père (né en 1915, imaginons qu’il l’ait écrit à 15 ans, le papier date de 1930). Plus tard, il avait corrigé au crayon quelques termes pour améliorer sa traduction.
Quelle émotion en tombant dessus !
« Merci Grand-père pour ce cadeau inestimable avant notre départ ».
Et chapeau-bas pour la qualité de la traduction !
Si tu sais rester calme devant les incapables
Alors que tout s’écroule, qu’on te rend responsable
Quand l’on doute de toi, si tu restes confiant
Et que malgré ce doute, tu sais être indulgent
Si tu sais patienter, sans jamais te lasser
Et que la calomnie ne te fait pas changer
Si tu sais mépriser et ignorer la haine
Sans paraître trop sûr, être sage sans peine
Si sans vivre de rêves tu sais pourtant rêver
Sans en faire ta fin, si tu sais bien penser
Si Triomphe et Désastre, n’abaissent pas ton front
Et qu’à ces imposteurs tu parles d’un même ton
Si tu sais voir le vrai, si tu sais voir tes mots
Par des drôles faussés pour attirer les sots
Ou bien, voyant ruiner le but même de ta vie
Si tu sais rebâtir, penché sur tes outils
Si en un même tas tous tes grains rassemblés
Tu sais à pile ou face d’un seul coup les risquer
Et si tu sais, perdant, repartir de zéro
Et que de cette perte, tu sais ne souffler mot
Si tu sais obliger tes nerfs, ta force, ton cœur
À te servir encore bien longtemps après l’heure
Et tenir malgré tout quand tu te sens faiblir
Sauf cette volonté qui te dit de « tenir »
Si tu sais plaire au peuple en te sauvegardant
Si tu sais rester simple en fréquentant les grands
Si, amis, ennemis, ne peuvent t’offenser
Et pourtant de tout homme si tu sais te soucier
Et à chaque minute si tu fais le chemin
de six fois dix secondes sans même en voir la fin
À toi sera la Terre et tout ce qu’elle donne
et bien mieux tu seras, o mon enfant, un homme
R.Kipling
Traduction libre en vers
de Michel Dhellemmes
Et juste pour le plaisir, voici le poème original en anglais :
If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you.
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting.
Or being lied about, don’t deal in lies,
Or being hated, don’t give way to hating,
And yet don’t look too good, nor talk too wise:
If you can dream —and not make dreams your master
If you can think —and not make thoughts your aim
If you can meet Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools.
Or watch the things you gave your life to broken,
And stoop and build’em up with worn-out tools:
If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: “Hold on!”
If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings —nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute,
With sixty seconds’ worth of distance run.
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And —which is more— you’ll be a Man, my son!