Nous n’avons pas encore exploré tous les quartiers de Kaolack (loin, très loin de là), mais avec notre regard de 14 jours, nous avons identifié 3 types de rues dans la ville : les rues goudronnées, les routes sablonneuses et les ruelles.
- Les rues goudronnées : Ce sont les routes principales, il y en a assez peu, elles sont en général le prolongement des routes qui relient Kaolack aux villes voisines. Ces routes sont empruntées par tous types de véhicules : bus, voitures, scooter, vélos (peu), piétons, mais aussi charrettes à cheval ou âne (il y en a beaucoup), et sorte de charrette tirée par une personne. Ces routes sont en relativement bon état (on voit des panneaux a bord qui indiquent le nom de la société qui l’a construite, Eiffage ressort beaucoup), même si quelques nids de poule existent mais rien de bien grave !!! En ville, de nombreux dos d’âne sont positionnés pour forcer les véhicules à ralentir. Ces routes ont tendance à s’ensabler, on voit donc des personnes ramasser le sable à la pelle et le déposer dans une charrette à âne. Malgré cela, beaucoup de sable persiste ! En cas de pluie, il y a quelques flaques sur ces routes, mais elles restent tout de même praticables.

- Les routes sablonneuses : Elles constituent un premier quadrillage de la ville, et définissent les quartiers. Ces routes ont en général un trottoir et les boutiques donnent sur ces rues. Elles sont à peu près plates, mais ont beaucoup de nids de poule (voir d’autruche pour certains !!!), et on y trouve beaucoup de grandes flaques d’eau, qui persistent après les pluies, évoluent en flaques de boue, puis finissent probablement par sécher (pour notre part, comme nous sommes en hivernage, nous ne voyons pas les flaques disparaitre pour le moment). Ces routes sont de grands axes de circulation (mêmes véhicules que précédemment, les bus en moins). Même si on roule à droite, tout le monde essaye d’éviter les flaques en zigzaguant.





- Les ruelles : c’est le quadrillage de dernier niveau de la ville. Il s’agit de petites rues qui desservent les habitations. Plus d’horizontalité dans ces rues : le sol est complètement disparate : énorme rigole au milieu, tas de gravats, petites zones d’herbe, trou béant, amoncellements de poubelles. Mais ce qui prime c’est l’eau stagnante : assez dégoutante avec sa boue au bord et sa couleur verte parfois. Les habitants subissent les conséquences : insalubrité, odeur, moustiques… Les habitants qui n’ont aucun moyen pour l’évacuer ont au moins positionné des pierres (ou parfois des pneus emplis d’un bidon) pour permettre de traverses ces mares. On voit les enfants du quartier sautiller de pierre en pierre, galopant comme des gazelles : mon style est nettement plus « patapouf-tesque ». Sur les zones plates et sèches (il y en a !!!), des familles prennent l’air, discutent et font la sieste. En général il y a 1 vieille dame : la mama allongée sur une paillasse, 1 ou 2 jeune adulte et une dizaine d’enfants qui jouent autours. Souvent un petit bébé dort dans les bras d’une fillette de 6-8 ans. Ces scènes familiales sont très touchantes par la simplicité d’amour qui s’en dégage, être ensemble c’est tout. Ce que je regrette ? Ne pas parler Woolof… et donc ne pas pouvoir discuter avec eux.


Impossibilité totale de faire passer une voiture ici : on se gare au bord et on termine à pied. En général on ne sais pas exactement où habite la personne qu’on cherche, donc on demande aux familles où « Intel » habite et ils nous indiquent la direction. En demandant à chaque coin de rue, on finit par arriver chez la bonne personne ! Système très empirique, mais qui fonctionne.
Dans la ville on ne voit pas de « cases » traditionnelles qui restent présentes dans les campagnes (on en parlera plus tard). Il y a quelques « maisons de riches » (je n’ai pas encore de meilleur nom), ce sont des maisons avec une petite terrasse de la hauteur d’une marche devant, elles ont en général 1 ou 2 étages et sont carrelées de haut en bas avec de motifs colorés et géométriques. Portes et fenêtres habituelles. L’intérieur est très propre et les pièces sont fermées avec des rideaux, probablement pour réduire la poussière. Les personnes essuient tout : dès qu’on vous donne une chaise, on l’essuie, avant le repas : on essuie les assiettes… la poussière ultra fine s’infiltre partout. On voit une maison de ce type toutes les 4-5 ruelles.
Sinon, les autres maisons sont en parpaing brut, pas toujours jointif (pas de crépit), ont seulement un rez-de-chaussée, sont construite au même niveau que la rue. Leurs toits sont en tôle ou ciment. Pas de porte, pas de fenêtre, les ouvertures restent béantes (impossible donc de se protéger des moustiques). Parfois une petite cour séparée de la ruelle par un mur précède la maison. Dans de nombreux cas, ces maisons construites au même niveau que la rue sont inondées si malheureusement la flaque remonte jusqu’à l’entrée.
Autre chose que je regrette : ne pas savoir comment les aider avec ces flaques d’eau. On parle vraiment de beaucoup de personnes qui se retrouvent avec 5 – 15cm d’eau chez elles pendant l’hivernage (période des pluies de juillet à septembre). Donc 3 mois par an… en continu !
Kaolack est située en moyenne à 1m au-dessus de la mer, et est très plate. En l’absence de tout réseau d’égout, les eaux de pluies ne s’évacuent pas. Le seul moyen de s’en débarrasser c’est l’évaporation. Ça fonctionne vu la chaleur, mais franchement pas bien vite !!!
Bises mouillée à tous !
Amélie et Louis
PS : S’il y a parmi vous quelqu’un qui saurait faire une bonne proposition simple pour au moins regrouper les zones d’eau et libérer les ruelles… ce serait bienvenu !