33 jours, ils sont rentrés !

Voilà maintenant plus d’un mois que nous sommes à Kaolack.

Une période d’intégration qui nous a permis de commencer à nous familiariser avec les habitudes kaolakoises (et de commencer à nous acclimater à la chaleur aussi !!).

Mais notre intégration commence de façon un peu plus précise avec le moment tant attendu de la rentrée des classes. Les enfants l’attendaient depuis nos premiers jours, ils commençaient à s’ennuyer de ne pas avoir de copains. C’est chose faite. Et pour ce premier jour tellement important, nous accueillons Olivier (pour ceux qui ne le connaissent pas, mon cousin et filleul, le parrain de Baptiste, une personne for-mi-da-ble).

Finalement, assez peu de différences par rapport à nos écoles françaises : des enfants, des parents et des maitres et maitresses prêts à démarrer l’année. Ah si quand même… il est 7h45, il fait 28°C.

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A l’extérieur les bus de ramassage scolaires sont déjà arrivés et garés devant la grande porte. Un beau message nous accueille sur le tableau noir de la cour : « Bienvenue à l’immaculée ».

La cour plantée d’arbres et de lianes colorées est déjà remplie d’enfants et de parents. Elle est entourée sur 3 côtés par un large balcon qui dessert les classes du RDC . Le 4ème côté est composé d’un préau et de la chapelle. Au premier étage, le balcon fait le tour complet et dessert des classes sur les 4 côtés. Ce matin, pas d’excitation, les enfants sont sages, à côté des parents, assis sur les bancs qui bordent la cour et qui entourent les arbres. Tout le monde s’est mis sur son 31 : des fillettes sont en grande robe de soirée a frou-frou, avec sandales à talon, les garçons portent des ensembles chemise/pantalon à pince en pagne. Tout ce petit monde est parfaitement coiffé : les filles avec de belles tresses et les garçons rasés de près.

Note sur le pagne : Le pagne est un grand tissu coloré que les institutions et familles font imprimer à l’occasion d’une fête. Le tissus est décoré en général  avec 1, 2 ou 3 macarons qui décrivent l’évènement, il sera vendu ou donné aux participants pour que chacun se fasse tailler un vêtement (robe longue, chemise et/ou pantalon…). Ainsi, lors de l’évènement, une grande majorité des participants est habillée avec le même tissu. C’est très surprenant de voir toute une assemblée avec le même pagne : on sent que c’est une manière de marquer l’importance d’un évènement et d’exprimer qu’on vit ce moment « ensemble » en communauté. Je trouve cela très touchant.

A 8h15 la directrice de l’école (une sœur) sonne la petite cloche et tout le monde se rapproche des enseignants. Les maitresses sont toutes habillées avec le pagne de la rentrée : un tissus rose vif, percé de petits trous d’1cm de diamètre environ, laissant apercevoir le tissus du dessous  bleu-marine. Une autre sœur fait une belle prière de 20 minutes. Les quelques parents chrétiens chantent les refrains. L’école est  catholique, de très bon niveau, prisée par tous beaucoup de kaolakois, chrétiens et musulmans (ces derniers représentent une grande majorité des élèves, car au Sénégal, il y a 96% de musulmans).  Puis c’est la levée du drapeau, moment solennel : des policiers sont présents et font monter le drapeau, qui s’élève lentement au rythme de l’hymne nationale entonnée par toute la cantonade, et suivi par des applaudissements.

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Il est maintenant 8h45, le discours de la directrice commence : Joie pour elle et toute l’équipe de démarrer l’année, ce sera sur le thème du feu (au passage, il doit maintenant faire 30°C), feu de l’esprit, feu qui change nos cœurs (impec, on est là pour ça !!!). Rappel sur l’importance d’habiller les enfants avec des vêtements propres ( ?), de lire les circulaires ( ?) et d’éviter de poser des questions sur des informations présentes dans les circulaires (re ?). Information sur les horaires d’ouverture pour acheter livres, fournitures  et uniformes…

Enfin, le moment tant attendu de l’appel arrive… La directrice commence par les « grands », les CM2. 3 classes par niveau et environ  50-60 élèves par classes. Il y a beaucoup de maitres (à peu près 1/3 des enseignants). Filles et garçons viennent se ranger devant l’enseignant en 2 colonnes, puis tout le monde suit son maitre jusque dans sa classe. Quand c’est au tour des CE2, nos cœurs commencent à battre un peu plus vite : maitre ou maitresse ? sera-t-il gentil et bon prof ? Stan se fera-t-il des copains, apprendra-t-il suffisamment ? Le programme ne sera-t-il pas trop difficile ??? Pfffffff…. Je m’inquièèèèèète. Il y a beaucoup de noms de famille en M (au pif, je dirai quasiment 1/5ème des enfants). Puis retentit dans le micro : « Stanislas Michel Henry Merle ». Voilà mon gaillard qui marche d’un pas décidé vers la file déjà bien formée. Ce sera donc une maitresse.

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Garçons et filles : chacun sa file

Vient le tour des CE1, vite, un gros câlin à Baptistou (les mêmes questions et inquiétudes…). Alice, elle commence à franchement s’impatienter, il est maintenant 9h bien sonnées, on a du atteindre les 33°C, elle a chaud, elle gémit, mais surtout elle est furax de ne pas rentrer à l’école : pour elle la rentrée ne sera que lundi prochain. On se fait bien remarquer avec Alice qui râle et qui se plaint : « Ze veu aller dans mon écoooole, siiiii, mamaaaaan, maintenant ». Soudain « Baptiste, Ignace, Olivier Merle » retentit dans le micro. Tada !!! Voilà notre loulou qui courre, la maitresse le positionne dans la file des garçons et il met les mains dans ses poches. Ce sera donc une maitresse aussi !

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Ca y est, les 2 grands sont partis, on se sent un peu seuls sans eux : cela faisait quasiment 3 mois qu’on ne s’était pas séparés de plus de 5 mètres ! On ne sait pas trop quoi faire, il reste encore beaucoup d’enfants dans l’école. On va s’assoir quelques minutes et une gentille maman vient nous parler. Elle vit à Kaolack depuis 10 ans. Son aîné est dans la même classe que Baptiste, et son petit 2nd rentrera en petite section avec Alice lundi. Elle nous informe que maintenant nous pouvons aller retrouver les garçons dans leurs classes, nous présenter à la maitresse et prendre son numéro de téléphone. On s’empresse donc d’aller rencontrer Pauline (Stan) et Eugénie (Baptiste). L’occasion aussi de voir leur classes.

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Puis nous quittons l’école pour aller au foyer qui se trouve à 400m environ. Le rythme de l’école des garçons sera : 8h-13h tous les jours, avec une récréation de 10h à 10h30, au cours de laquelle les enfants mangent leur gouter et boivent. Il leur reste assez peu de temps pour jouer. Dans la cour, il y a de grandes fontaines d’eau courante, on les a briefés à max en leur expliquant bien qu’ils ne devaient pas boire cette eau, mais seulement celle de leur gourde… J’espère qu’on n’aura pas de problème ! Mardi et Jeudi, les garçons auront aussi école l’après-midi de 16 à 18h. Cela fait une semaine de 29h de cours. Comme en France, les enfants auront du cathéchisme, 1h de sport, de l’anglais et les matières de base (français, maths, découverte du monde). Le programme à l’air de vraiment ressembler à celui de la France. Quelle aubaine !

A 12h50, on décolle pour aller récupérer les kids, de nombreux parents sont déjà sous le cagnard (38°C maintenant) et un troupeau d’enfant est agglutiné devant la porte, la directrice ne laisse sortir qu’au compte-goutte ceux dont les parents sont là. Stan arrive, il semble assomé par la chaleur (49 élèves dans sa classe, il y a 10 absents qui arriveront plus tard, et pas même un ventilateur). Il a assez mal à la tête mais semble tout de même très content de sa matinée, la maitresse lui a fait expliquer pourquoi il était au Sénégal (réponse :  « pour une mission humanitaire »), personne ne lui a tripoté les cheveux,  il a oublié ses gâteaux dans la classe au moment de la récré, mais les autres enfants ont partagé le-leur : il a eu des gaufrettes au citron. Son bilan de la première journée : 9/10.

Arrive ensuite Baptiste, la grosse banane, ses copains lui ont demandé d’expliquer pourquoi il était ici (réponse :  « papa et maman aident les pauvres et papa construit un bâtiment »), il a été appelé au tableau pour écrire quatre-vingt et a réussi sans faute,  il s’est fait pleins de copains. Bilan : super content !

Que je suis heureuse et soulagée que cette première ½ journée se soit bien passée. Les enfants kaolakois semblent aussi gentils que les adultes. Encore une fois, nous sommes très touchés par la gentillesse de tout le monde.

 Je croise les doigts pour que cela continue sur cette lancée !!!!

Notre rentrée aura eu un mois de retard par rapport à la rentrée française, mais cela en valait la chandelle !

Bises à tous.

Amélie & Louis

PS : le mois de retard sera rattrapé par l’absence de vacances à la Toussaint et en février pour tous les petits sénégalais.

J-6

Aujourd’hui, nous sommes Dimanche, alors laissons-nous réconforter par Le Livre. Encore une fois, la référence n’est pas récente : le psaume 121 est écrit par David aux alentours du 10ème siècle avant Jésus-Christ (datation très approximative).

J’aime le lire len-te-ment et revenir à la première ligne en cours de lecture :

  • Je lève… Quel est mon rôle dans « mon secours »
  • Les montagnes… leur air pur, leur vue panoramique, l’horizon qui s’élargit. Comment étaient le mont Sinaï, le mont des Oliviers, et encore il y a 15 jours avec Elie le Mont Horeb ? La Bible rapporte de nombreux événements qui se produisent sur une montagne. Quelle échelle pour les gravir ?

Psaume 121(120) – Le gardien d’Israël

Cantique pour les montées.

Je lève les yeux vers les montagnes :
mon secours, d’où viendra-t-il ?
Mon secours viendra de Yahvé,
qui a fait le ciel et la terre.

Qu’il ne laisse chanceler ton pied !
  qu’il ne dorme ton gardien !

Vois, il ne dort ni ne sommeille,
   le gardien d’Israël.

Yahvé est ton gardien, ton ombrage,
   Yahvé à ta droite.
De jour le soleil ne te frappe,
   ni la lune en la nuit.

Yahvé te garde de tout mal,
   il garde ton âme.
Yahvé te garde au départ, au retour,
   maintenant et à jamais.

PS : Pensez à vos solaires avant de lever les yeux.

J-7

Louons la très Sainte Vierge Marie, toujours présente pour nous apporter ce dont nous avons besoin, avec l’aide de Saint Bernard de Clairvaux que nous fêtions il y a quelques jours.

Saint Bernard de Clairvaux est mort en 1153. Ah oui, quand même… Il a presque mille ans ; pas très modernes mes références je vous le concède… pourtant cette merveilleuse prière Mariale est tellement actuelle.

Elle a été mise en musique par la communauté de l’Emmanuel. A écouter ici

Ci-dessous la prière originale.

« Lorsque vous assaillent les vents des tentations,
lorsque vous voyez paraître les écueils du malheur,
regardez l’étoile, invoquez Marie.

Si vous êtes ballottés sur les vagues de l’orgueil, de l’ambition,
de la calomnie, de la jalousie,
regardez l’étoile, invoquez Marie.

Si la colère, l’avarice, les séductions charnelles
viennent secouer la légère embarcation de votre âme,
levez les yeux vers Marie.

Dans le péril, l’angoisse, le doute,
pensez à Marie, invoquez Marie.

Que son nom ne quitte ni vos lèvres ni vos cœurs !
Et pour obtenir son intercession, ne vous détournez pas de son exemple.

En la suivant, vous ne vous égarerez pas.
En la suppliant, vous ne connaîtrez pas le désespoir.
En pensant à elle, vous éviterez toute erreur.

Si elle vous soutient, vous ne sombrerez pas ;
si elle vous protège, vous n’aurez rien à craindre ;
sous sa conduite vous ignorerez la fatigue ;
grâce à sa faveur, vous atteindrez le but.

Ainsi soit-il. »

 

J-10

Nous partons dans exactement… 10 jours

Wahoo…

Le stress monte, et malgré les vacances, les questions se multiplient, les inquiétudes se bousculent, les nuits sont perturbées.

Alors on cherche l’apaisement, et on le trouve !

C’est pourquoi, pour ces derniers jours en France, je vous propose de partager les quelques textes, poèmes et prières qui nous apportent réponses et réconfort.

Et pour commencer, un poème trouvé il y  a quelques jours, dans de vieux documents dans notre maison de campagne, un manuscrit « original » écrit par la main adolescente de… mon grand-père (né en 1915, imaginons qu’il l’ait écrit à 15 ans, le papier date de 1930). Plus tard, il avait corrigé au crayon quelques termes pour améliorer sa traduction.

Quelle émotion en tombant dessus !
« Merci Grand-père pour ce cadeau inestimable avant notre départ ».
Et chapeau-bas pour la qualité de la traduction !

Si tu sais rester calme devant les incapables
    Alors que tout s’écroule, qu’on te rend responsable
    Quand l’on doute de toi, si tu restes confiant
    Et que malgré ce doute, tu sais être indulgent
    Si tu sais patienter, sans jamais te lasser
    Et que la calomnie ne te fait pas changer
    Si tu sais mépriser et ignorer la haine
    Sans paraître trop sûr, être sage sans peine Lire la suite