La découverte

Cela fait maintenant une semaine que nous sommes arrivés. Ou plutôt que « nous avons débarqués ». Voici un petit récap de cette semaine merveilleuse !

Samedi 1^er Septembre

Les au-revoir ont été fraternels avec la famille et les amis proches qui nous ont fait la joie de nous accompagner à l’aéroport. Notre vol s’est très bien passé, si ce n’est le pauvre Stan qui a été malade pendant les 2 dernières heures. Il a été courageux ! Nous avons passé la douane rapidement, puis récupéré toutes nos valises.

Brigitte, la directrice du foyer a fait le voyage de Kaolack pour venir nous chercher à l’aéroport de Thiès. Elle nous attendait avec 2 voitures pour rentrer à Kaolack (une pour nous, une pour les valises). Dans la voiture, nous sommes tiraillés entre la curiosité de tout regarder et la fatigue ! On fait ce qu’on peut pour rester réveiller et discuter avec le chauffeur Mengo, mais on pique un peu du nez ! Nous arrivons sans encombre à notre but tant attendu : le foyer Claire Amitié de Kaolack. Il est 2h du matin (4h pour nous puisque nous étions encore sur l’heure française).

Toute la communauté avait veillé jusqu’à cette heure tardive pour nous accueillir, Rosa et Pauline étaient là. Elles nous avaient préparé 2 chambres tout confort (avec climatisation, moustiquaires, et salle d’eau).

On s’est rapidement couchés car toute la troupe était bien fatiguée.

Dimanche 2 septembre :

Dimanche matin, la première découverte de la ville s’est faite à la messe à la cathédrale. La cathédrale est la paroisse dont dépend le foyer. Brigitte a commencé les premières présentations.

Au Sénégal, il est très important d’être « présentés ». C’est cette présentation qui va ensuite permettre aux gens de nous faire confiance. Brigitte nous a fait faire le tour des différentes congrégations : La mission des œuvres, la Procure du Sacré Cœur, les frères Carmes (nous vous en dirons un peu plus sur chaque congrégation quand nous les connaitrons mieux). Nous avons aussi rencontré des membres laïcs engagés dans la paroisse, qui soutiennent le foyer Claire amitié. Lors de toutes ces rencontres, nous avons été très chaleureusement accueillis : on nous a beaucoup proposé de « jus » (jus de fruit exotique). Autant vous dire que les enfants étaient enchantés (nous aussi !).

Pas toujours facile de canaliser les enfants sur des fauteuils lors de ces rencontres (souvent dans un bureau ou un salon), mais les Kaolakois ont su montrer beaucoup de tolérances aux agitations et expressions des loulous.

Nous avons aussi rencontré l’équipe du foyer :

• Les 4 monitrices qui s’occupent de certains enseignements pour les filles. La rentrée des filles au foyer sera le 15 Octobre. D’ici là, les monitrices cousent les uniformes pour les 50 nouvelles filles : 2 chemisiers et 1 jupe à chaque fois. Nous sommes impressionnés par leur rapidité : elles connaissent le modèle parfaitement, coupent et cousent sans patron.
• Les personnes qui tiennent l’atelier de couture et la boutique. Il s’agit de répondre à des commandes spéciales, cela permet plusieurs emplois et génère un petit revenu pour le foyer.
• Les personnes qui s’occupent de l’entretien et de la sécurité.

Lundi 3 septembre :

Cette semaine aussi, Brigitte nous a fait découvrir notre appartement. Il nous plait beaucoup, situé dans un quartier calme et très proche du foyer. Nous pourrions faire les trajets à pieds, mais avec les enfants, nous risquons de devoir prendre la voiture.

Notre appartement nous permettra de faire dormir Stan dans une chambre tout seul. Il est en est enchanté. Baptiste et Alice partagerons leur chambre. Nous avons aussi un grand salon, une chambre d’ami (+ une cuisine, une salle de douche attenante à notre chambre, et un grand balcon avec douche et WC). Nous serons très bien. Brigitte a commandé 4 grandes armoires et un petit lit pour Alice, au menuisier (voisin du foyer), qui vient nous les installer sur place. L’appartement avait déjà 4 grands lits avec matelas en mousse épaisse.

Nous avons passé pas mal de temps à faire un grand ménage (le montage des armoires a nécessité une disqueuse qui a eu la bonne idée de projeter de la poussière du sol au plafond).

Nous sommes quasiment prêts à nous installer. Il nous manque encore un système pour fixer les moustiquaires et nous pourrons emménager dans notre « chez nous ».

Mardi 4 septembre :

Nous commençons à montrer quelques signes d’acclimatation à notre nouvelle vie : Nous étions dans l’appartement à attendre que le réparateur passe. Tranquillement dans le salon (un peu abbatus par la chaleur aussi). Stan est entré et surpris de nous voir tous les 2 assis sur le canapé nous demande ce que nous faisions. D’une même voix, Louis et moi avons répondu « Rien ». Voilà, nous ne faisions rien. Je ne vous dis pas la tête de Stan complètement interloqué de voir ses 2 parents, ne rien faire… Rien… Les 2… En même temps.  On a du ré-expliquer plusieurs fois : « Rien, tu vois, on ne fait rien, on attend le réparateur. C’est tout ». Probablement du haut de ses 8 ans, il n’avait jamais vu ça !!!

Les enfants nous aident à prendre conscience des changements.

Nous découvrons les orages tropicaux, leur rapidité, leurs coups de vent, les trombes d’eau qui tombent en 1 instant, leur violence et aussi leur beauté et leurs conséquences :

• l’eau arrose les champs et permet aux plantes de pousser. Elle permet aussi de réduire un peu la poussière en mouillant le sable.
• En contre-partie, elle entraine des inondations, certaines habitations se retrouvent avec 20cm d’eau à l’intérieur. Dans la nuit de mardi à mercredi, il y a même eu une case qui s’est éfondrée dans les alentours de Kaolack causant 1 mort et plusieurs blessés.

Nous sommes très privilégiés car nous vivons dans une situation de très grand confort par rapport à la population.

Pourtant nous trouvons le climat difficile et eux ont toujours le sourire.

Nous visitons l’école des enfants et rencontrons la directrice. Les locaux sont très agréables. La rentrée sera pour eux le 4 Octobre, nous vous en dirons plus à ce moment-là..

Mercredi 5 septembre :

Le prieur de la communauté des carmes est venu nous rendre visite dans notre appartement. Avant de venir, il s’est trompé d’immeuble. Il a donc demandé la famille toubabs (les blancs qui vivent en Afrique). Immédiatement on a su lui indiquer notre appartement. Il nous explique que c’est normal, et que les gens veilleront sur nous. Toute la rue nous a repérés, non seulement une famille de Français qui vient vivre à Kaolack, il n’y en a pas beaucoup, mais surtout, il est de coutume de se connaitre. Tout le monde se dit bonjour dans la rue, on se connait par son prénom, on se hèle quand on passe devant une boutique. L’attention aux autres est très forte. Ça nous change du métro parisien !

Une averse au loin en allant chez les frères Carmes à N’djabatt.

Nous commençons tout juste à prendre nos marques. On savoure ces moments de découverte, de surprise, de rencontre. On se laisse toucher par toutes ces nouveautés. Nous savons que rapidement nous serons coutumiers de toute cette nouvelle vie. Alors tant que la familiarité n’est pas encore là on profite de cette période de « premières fois ».

Dimanche 9 septembre :

Nous allons à notre 2^ème messe. Elle marque la fin de notre première semaine. Déjà !

Comme d’habitude, Alice a du mal à tenir en place. La voilà qui repère à quelques rangée une petite fille qui semble avoir son âge. Ni une ni deux, elle va faire connaissance. Et voilà les 2 puces qui deviennent copines et qui galopent entre les rangées… Pour la discrétion on repassera…

A la sortie, nous discutons avec les parents de cette petite fille. Ils sont enseignants et fort sympathiques. On espère que nous deviendrons amis !

Lundi 10 septembre :

Depuis plus d’une semaine, maintenant, nous vivons au foyer. La communauté nous accueille avec beaucoup de gentillesse malgré toutes nos demandes et toutes les agitations causées par une famille de 3 enfants fatigués.

Les enfants jouent dans la cour sabloneuse du foyer. Or on y trouve beaucoup de… lames de rasoirs, des aiguilles et des épingles !!! en effet, celles-ci sont utilisées par l’atelier couture et certaines finissent oubliées dans le sable. Vous vous souviendrez qu’Alice ne supporte pas de porter des chaussures : autant vous dire que nous frémissions d’angoisse !

Alice et Baptiste ont été piqués par de nombreux moustiques, ils se grattent allègrement, ce qui génère des petits bobos, qui ont tendance à s’infecter (sueur + sable poussiéreux à pour l’hygiène, on repassera).

J’apprends que je serai prof fesseur de Français (gloups). Ça n’était pas vraiment prévu mais nous sommes là pour aider, alors on participe là où il y a besoin. Alerte générale à toutes mes cousines/amies enseignante… Je ne connais rien à la pédagogie !!!

J’aurai 2 cours à faire, pour des élèves niveau 6èm’/5^ème , et un cours « particulier » pour 2 monitrices. Soit 6h par semaine (prévoir 56h de préparation me connaissant!!!).

Brigitte nous demande aussi à Louis et moi d’assurer les cours d’informatique pour les filles du foyer : ces cours ne sont pas indispensables pour l’obtention du CAP, mais Claire Amitié souhaite les dispenser car c’est un vrai bagage qui sera utile aux filles dans leur vie professionnelle. Word, Excel, Power-Point, cela représentera 12h de cours par semaine, à se partager entre Louis et moi.

Précisions : concernant le langage, certaines filles parlent parfaitement le français, mais pour la majorité leur langue maternelle est le Woolof, et certaines comprennent peu ou pas du tout le français. Encore une fois, on s’adaptera !

Cet après-midi, nous irons rendre visite à une ancienne élève qui a accouché dans l’été, pour rencontrer son bébé. Joie de découvrir une famille. La jeune maman a eu le mérite de suivre tous les cours du foyer jusqu’à 8 mois de grossesse. Bravo.

Demain, nous quitterons le foyer tous les 5, à 6h du matin, pour aller à Dakar, nous inscrire à l’ambassade !

Conclusion de cette première semaine : Dingue !!! Merci les Kaolakois pour votre « Terenga »

Nous vous embrassons

Amélie et Louis

PS : « Bonne arrivée », le titre de l’article, est l’expression utilisée pour dire Bienvenue. Nous l’avons entendu enormément de fois tellement les sénégalais sont accueillants, ils sont fière de cet accueil et prennent soin de toutes les personnes. On appelle ça la Terenga senegalaise !